Enjeu 6 :
MÉMOIRE
S’approprier notre histoire pour mieux appréhender l’avenir de l’eau
© AERM / N. Leblanc
Sur plus d’un milliard de tirs d’obus effectués lors de la 1ère et 2ème Guerre mondiale, environ 25 % n’ont pas explosé. Ces véritables réservoirs chimiques, contenant des métaux, des explosifs nitratés ou perchloratés, sont enfouis dans les sols.
À la suite de la fermeture des sites d’exploitation minière du bassin houiller, l’arrêt des eaux d’exhaure a induit une remontée de la nappe, plus rapide que prévue :
34 communes sont concernées par le risque d’inondation lié à cette remontée.
Les réservoirs miniers ennoyés du bassin ferrifère représentent un volume de plusieurs centaines de millions de m3, pour la plupart trop riches en sulfates et soumis à une forte pression « pesticides » pour un usage direct pour l’alimentation en eau potable. Cette ressource est utilisée après traitement ou mélange.
Pollutions liées aux explosifs utilisés lors des conflits mondiaux ou sur sites militaires : des bombes à retardement pour l’environnement ?
Les études menées ces dernières années montraient que la pollution était importante pour les sols, et minime pour l’eau. Cependant, un nouvel inventaire réalisé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a identifié de nouvelles zones potentiellement concernées par ce type de pollution. Une étude vient de débuter : elle doit permettre de déterminer les sites où la pollution est avérée, de caractériser cette pollution et de quantifier les impacts. La poursuite de l’acquisition d’informations est donc nécessaire.
Fin de l’activité minière
- Au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation du charbon ou du minerai de fer, les galeries abandonnées étaient volontairement comblées. Cela entraînait la fissuration des couches du sol se trouvant au-dessus de ces galeries. Par ces fissures, les eaux issues de nappes souterraines pouvaient s’infiltrer. Ces eaux devaient être pompées pour maintenir les zones de travaux à sec. A l’arrêt des exploitations, les pompages ont cessé entraînant l’ennoyage des sites et constituant ainsi des réserves d’eau. Sur le bassin houiller situé au nord du département de la Moselle (Carling, Forbach, Saint-Avold...), un enjeu quantitatif important est identifié. Les parties prenantes doivent gérer les évolutions de la ressource en eau dans un contexte de reconstitution de nappe. Des études sont en cours pour déterminer les possibles usages d’une telle ressource, en privilégiant la restauration des milieux naturels.
- Sur le bassin ferrifère (Longwy, Thionville, Briey...), la préservation de cette réserve nécessite la mise en place d’une gestion durable et patrimoniale. A cet effet, un observatoire des réservoirs miniers permet de suivre l’évolution quantitative et qualitative de cette ressource. L’enjeu est de s’assurer de l’évolution de sa qualité, tant du fait des pollutions dues aux activités minières passées que des pollutions dites de surface en lien avec l’occupation du sol (dont les pesticides d’origine agricole).
Comment faire le choix gagnant-gagnant de l’eau et de l’histoire ?
Il convient de :
- Poursuivre les prospections relatives à l’identification des sites contaminés par des polluants pyrotechniques et en quantifier les impacts ;
- Continuer à suivre les évolutions de la qualité et des niveaux des nappes faisant suite à la fin de l’activité minière ;
- Préserver ces ressources de toutes nouvelles sources de pollution.
Un principe de précaution
En juillet 2015, sur la base du principe de précaution, 105 hectares sur des sites de destruction d’obus en Meuse (55) ont été mis sous séquestre, les animaux d’élevage consignés, le ramassage de produits issus de la cueillette ainsi que la consommation de poissons interdits.
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Avis déposé par Anonyme le Vendredi 22/11/2024 - 18:53
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Avis déposé par Anonyme le Jeudi 12/12/2024 - 21:50
Stocamine, le lindane et le stockage d’hydrogène
Avis déposé par Anonyme le Jeudi 26/12/2024 - 06:00