Enjeu 3 :
BIODIVERSITÉ
Inondations, nature et biodiversité : préserver et restaurer les fonctionnalités des milieux pour ralentir et diminuer les écoulements dommageables
Illustration 3 - Zone humide au bord du Longeau à Friauville (54) - Agence de l'eau Rhin-Meuse LEMOINE Marie
Les milieux naturels, ordinaires ou remarquables, rendent des services en période de crue. Les solutions fondées sur la nature permettent d’agir directement sur l’ampleur du phénomène : l’énergie des cours d’eau se dissipe dans des champs d’expansion, dans les méandres des rivières, dans les zones humides, etc.
À SAVOIR
Marais, tourbières, prairies humides, les zones humides peuvent être de différents types et renferment souvent une biodiversité remarquable. Elles ont des fonctions hydrologiques « d’éponge naturelle » : elles reçoivent l’eau, la stockent et la restituent. Elles ont aussi des fonctions chimiques filtrantes et écologiques d’habitat.
Ainsi les zones humides rendent des services de régulation irremplaçables dans le cycle de l’eau, et notamment des inondations, en atténuant leur ampleur.
La restauration des milieux aquatiques bénéficie donc à la protection des populations en plus de concourir au retour de la faune et de la flore, au rôle d’épuration naturelle de l’eau et à l’alimentation équilibrée des nappes.
Au niveau national, on estime qu’au moins deux tiers des surfaces totales de zones humides ont disparu au cours du XXe siècle.
Le Plan national biodiversité est notamment axé sur la reconquête de la biodiversité dans les territoires, et la protection et la restauration de la nature dans toutes ses composantes. Il vise en particulier à lutter contre l’artificialisation ou l’érosion des sols, et à préserver, voire restaurer, les milieux remarquables.
Par ailleurs, il importe que les différents types d’aménagements de réduction de l’aléa et de protection respectent les milieux aquatiques et leurs fonctionnalités.
Comment préserver ou reconquérir les zones naturelles au service des inondations ?
Au-delà des effets bénéfiques sur la biodiversité, rendre aux milieux naturels leurs fonctionnalités c’est :
- Minimiser les impacts des phénomènes de crues lorsqu'ils se produisent sur des milieux fonctionnels, plus à même d'absorber ces quantités d'eau et de les restituer plus lentement vers l'aval ;
- Appliquer une séquence de type « Eviter-Réduire-Compenser » lors de la définition des aménagements de prévention des inondations3 ;
- Gérer l’occupation des sols et conserver la nature dans les bassins versants amont afin de limiter les impacts aval ;
- Gagner du temps sur l’arrivée de la crue ;
- S'appuyer en priorité sur les solutions fondées sur la nature, viables à long terme, pour relever les grands défis de demain : changement climatique, gestion des risques d'inondation, approvisionnement en eau, etc. ;
- Poursuivre les actions permettant le maintien et le retour de la nature en ville : intégrer la préservation de l'eau et des milieux aquatiques dans les projets d'urbanisme ;
- Favoriser l’alimentation des nappes souterraines notamment lors de crues et la rétention de l’eau en période pluvieuse permettant de limiter l’impact de crues ;
- Favoriser la restitution de l’eau en période de sécheresse (rôle d’éponge des zones humides).
3. E = préservation des zones d'expansion de crue ou , R : privilégier le ralentissement naturel des écoulements pour limiter le recours aux infrastructures avec protection localisées des enjeux existants, C : compenser les effets des infrastructures sur l’environnement
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